Hoveret Mahane Horef- Hachomer Hatzair France (2002)

INTRODUCTION

Cette Joveret s’adresse à tous les madrijim et également à la Tsevet.
Elle a pour but d’apporter une plus grande connaissance sur certains symboles de la vie juive ou israélienne étant donné qu’on les voit partout et qu’on en parle beaucoup mais que nous n’en connaissons bien souvent ni l’histoire ni la signification.
De plus cela pourra compléter le thème du majané Kaïtz : « les révoltes juives », car beaucoup d’entre-elles ont aboutit sur des symboles.

Dans cette joveret, on trouvera des symboles du judaïsme. Ces derniers pourront être interprétés différemment selon le contexte dans lequel ils seront employés ou la propre interprétations des janijim.

Il est important de faire comprendre aux hanihim l’intérêt et le rôle d’un symbole, ses fonctions et ce en quoi un symbole peut unir un peuple, peut le rallier. Une conscience nationale naît d’un symbole, une conscience populaire naît d’un symbole, un ensemble naît d’un symbole. Le moment le plus émouvant d’une révolte, d’une action quelle qu’elle soit est le moment où le drapeau de l’action est levé. Le moment le plus solennel d’un majane est celui où l’ensemble des haverim est réuni autour des drapeaux et de la Hatikva.

Nous espérons que, grâce à cette joveret vous trouverez de nombreux moyens d’approches pour traiter ce sujet et que cela pourra faire prendre conscience à certains de leur identité juive et de leur engagement vis-à-vis de leur peuple.

La vaada jinuj



(P.S.) : excusez-nous pour les « j » à la place des « kh » dans toutes cette joveret mais nous avons une tendance latino à cause d’une infiltration dans notre mouvement Hashomer Hatzaïr de France d’un parasite de Caracas

TAFKIDIM PEILOUYOT

TAFKIDIM

Qu’est-ce qu’un symbole ?

On appelle symbole tout élément investi de signification pour nous.
On appelle symbole tout phénomène qui nous rend conscients d’autres phénomènes.

Tout peut donc devenir symbole : un objet, un son, un sentiment, un désir, une attitude…
Cela dépend bien sûr de l’interprétation de celui qui le perçoit.

Au delà de l’aspect personnel à chacun, les symboles sont aussi dotés d’une valeur fixe, qui est généralement établie par ceux qui l’on conçus.

A propos des telifim par exemple, la bible nous indique clairement qu’ils doivent servir de « signes sur ta main, de souvenir entre tes yeux » afin que « la Torah de l’Eternel soit dans ta bouche, car d’un bras puissant l’Eternel vous a sortis d’Egypte ».
Il ne s’agit pas simplement de boîtes noires ou de lanières ; les téfilin créent un lien entre le passé et le présent, unissent un peuple et son Dieu.

Les hommes ont besoin de symboles. Cette fonction met en service toutes les facultés mentales : perception, imagination, représentation des valeurs, passion rêve, possibilité de concevoir au-delà de la réalité immédiate.

On dit que la fonction symbolique est aussi nécessaire à l’homme que la perception, la nourriture et le mouvement : c’est elle qui distingue l’homme des animaux.
En effet, ce sont les symboles qui permettent à l’homme d’interpréter les messages émis par autrui. Ceux-ci conservent souvent leur signification symbolique bien après leur création, et celle-ci est transmise par le groupe aux générations suivantes

Le symbole unifie le groupe.

Les symboles permettent la communication entre les individus ; sans eux, il serait impossible de communiquer quoi que ce soit. Il s’agit donc d’un élément fondamental de l’existence, qui permet la relation entre les différents hommes et les différents groupes.
Ainsi, l’histoire humaine peut être interprétée comme celle de groupes sociaux unifiés par des symboles communs. On peut considérer que les symboles ne servent pas seulement à maintenir l’unité du groupe ; dans une certaine mesure, ils fondent et structurent la communauté.
Dans la France qui, par la faiblesse de sa politique tend à raffermir le communautarisme, nous sommes consciemment ou inconsciemment poussés à nous renfermer vers une communauté qui nous ressemble, rassemble. Le communautarisme est dénoncé par une France qui se veut grande dans les valeurs de la république, intégration sociale, liberté, égalité et fraternité. Bien ou mal, ce n’est pas ça que nous voulons expliquer ou développer… mais le fait que l’on appartient à une communauté car il y a des symboles qui nous unissent ; et que ce sont d’autres symboles que les politiciens mettent en valeurs pour la République (Marianne, Marseillaise… et événements que nous connaissons tous comme celui du stade de France lors du match de football France – Algérie).
S’il ne disposait pas de symboles, l’homme ne pourrait pas se réjouir avec ses semblables, il ne serait pas fidèle à la communauté dont il fait partie ; il n’en serait pas solidaire aux époques de troubles et il ne serait pas prêt à mourir pour elle.

Symbole et culture.

On peut définir la culture comme un ensemble de significations qui se transmet à travers le temps, et s’enracine dans les symboles. A travers eux se développent le savoir et le comportement collectifs d’une société.
Certains nomment ce processus « mode de vie ».

Comment étudier les symboles ?

- Si les objets et les signes réunis dans cette Joveret sont investis de sens et de signification,
- S’ils sont tous des jalons importants de l’histoire du peuple juif,
- Et s’ils sont constamment associés à la vie juive sur le plan individuel ou national,
- Alors ils peuvent être mis en relation avec l’ensemble de cette culture, et en éclairer les éléments communs qui nous réunissent et nous inspirent les valeurs élevées pour lesquelles nous luttons.
- Bien que chacun des symboles présentés ici ne soit étudié que dans le contexte de la vie juive, le madrij peut aussi les rattacher aux concepts universels, communs à tous les peuples et à toutes les civilisations.

Rien qu’un symbole ?

Mais le symbole fait plus qu’évoquer des idées et de susciter des associations. Dans le judaïsme, il est beaucoup plus qu’un moyen de communication où qu’un élément unificateur.
Nombreux sont les symboles classiques du judaïsme qui ont été conçus comme des « signes », dictant un comportement précis.
Face au constat du désordre et des faiblesses du genre humain, les symboles juifs ont été créés pour inspirer à l’individu des idéaux plus élevés, tels que l’amour de son Dieu, la pratique du bien et la volonté de défendre son peuple dans l’adversité.

Le madrij !!!

Le madrij lui aussi, fait figure de symbole devant le groupe. La façon dont il aide ses membres à faire face à leur environnement symbolique intérieur et extérieur aidera ceux-ci à apprécier la valeur du monde des symboles juifs. Le madrij donnera ainsi aux jeunes, qu’ils soient religieux ou non, l’occasion de pénétrer dans un monde riche et passionnant.

La Mezouza

Le parchemin de la « Mezouza » est enfermé dans un étui de bois, métal, pierre…
Sur ce parchemin sont consignés des versets du « Deutéronome ».
Le mot « Shadaï » (Tout-Puissant), inscrit au verso, est en général apparent. Sinon la lettre « Shin » figure sur l’étui lui-même.

Le mot « Mezouza » signifie montant de porte.
A l’origine, une version abrégée du « Shema » était gravée directement sur le montant de la porte. Plus tard les lignes ont été écrites sur un parchemin fixés sur le montant de la porte.

Plusieurs signification sont attribuées à la Mezouza.
Certains la considèrent comme une amulette servant à protéger leur maison.
En fait, il est établi que la Mezouza n’a pas pour fonction de nous protéger contre les dangers externes, mais plutôt de nous garder de toute transgression des Lois de la Torah. Lorsque l’on pénètre dans une demeure, on franchit en même temps les lois qui y sont instaurées et qui y vivent.
C’est aussi pour rappeler à l’homme son amour pour le Dieu unique.

La Mezouza est fixées sur chaque porte de la maison du côté droit, sauf celles de la salle de bain ou des W.C.

Activités proposées :

Pourquoi ne pas fabriquer vous-même vos propres coffrets de Mezouzoth ?
Voir par des photos le fait que nous ayons presque tous une Mezouza et montrer les restes des Mezouzoth qu’il y avait en Pologne à Varsovie alors que la plupart d’entre nous et d’entre eux nous ne sommes pas religieux.

Les Tefilin

L’origine de la mitzva des tefilin se trouve dans l’Exode et dans le Deutéronome, ils sont portés sur le bras et sur la tête tous les matins saufs les jours fériés.
Cette mitzva comporte plusieurs significations qui se démultiplient généralement par trois :
On se trouve lié et relié au « Créateur », tant sur le plan corporel que spirituel ;
Les tefilin nous rappelle que le corps, le cœur et l’esprit doivent être au service du bien et non du mal.
Les tefilin constituent un souvenir d’un des événement les plus important pour nous : La sortie d’Egypte.
Les tefilin ont aussi pour but de nous enseigner :
- d’où nous avons été libérés
- qui nous sommes
- quel doit être notre chemin

Activités proposées

Lisez le texte des parchemins des tefilin, ainsi que celui de la bénédiction. Discutez avec le groupe de leur signification.
Quelles idées juives importantes y sont exprimées ?
Dans quelles mesure sont-elles d’actualité ?

On peut créer un joug consacré à la confection de pochettes de Tefilin décorées.

Tallith et Tsitsith

Le tallith est porté par les membres de la communauté pendant les certaines prières et est réservé aux garçons ayant déjà fait leur Bar-mitzva.

Activités proposées

L’évolution des symboles : le texte biblique prescrit d’ajouter « à la frange de chaque coin un cordon d’azur ». A l’origine, les tsitsith comportait donc un cordon teint d’une couleur spéciale appelée « Tekhelet ».
Comme la teinture qui donnait cette couleur est devenu trop difficile à obtenir, voire impossible, ce fil d’azur n’est plus inclus dans les tsitsith. On en trouve une réminiscence dans les bandes bleues qui décorent de nombreux Tallith modernes.
Ces bandes ont par ailleurs été incorporées au drapeau de l’Etat D’Israël qui représente clairement un Talith frappé d’un magen David.

Voyez si vous pouvez trouver d’autres exemples de symboles qui ont évolué de la même façon que le Tekhelet : la Menorah, par exemple, qui éclairait le Temple de Jérusalem et qui subsiste aujourd’hui sous la forme des « Hanouccioth » mais aussi de la grande Menorah devant la Knesseth à Jérusalem.

Le Sefer Torah et la Torah

Toutes les activités sur ce que présenter et représenter la Torah ou le Tanaj pour nous sont dans la joveret sur le Tanaj et sur la Joveret datant du majané kaïtz de Chatel.
Vous pourrez les reprendre et insister sur la valeur symbolique du Tanaj pour nous, qui sommes le peuple du Livre…
Vous pouvez montrer le combat pour la Torah , à l’aide d’exemples puisés dans l’histoire, comme la révolte des Maccabées et celle de Bar-Kochva où des juifs ont combattu et sont morts pour préserver l’études et les principes de la Torah.

La synagogue, le Temple et le Mur des Lamentations

Les synagogues sont les lieux de rassemblement de nos communautés (Beit haknesseth). Elles ont une certaine importance et une certaine conservation des traditions dans les symboles juifs, même si toutefois beaucoup ont été influencés du moins, au niveau de l’architecture par les autres civilisations avoisinantes.
Le Temple et toute son histoire est une figure emblématique d’Israël ainsi que le Mur des Lamentations. En effet c’était le symbole de rassemblement et d’unification du peuple juif et beaucoup de symboles sont issus des périodes des Temples (comme la Menorah).
Le Mur est le seul vestige de ce qu’était avant le Temple mais cela ne fait pas partie du Temple lui même mais de la fortification du Temple par des murs protecteurs. C’est néanmoins un grand symbole religieux et culturel avec énormément d’histoires à son compte, comme la prise de Jérusalem par l’armée israélienne pendant la guerre des 6 jours où des soldats laïcs pleurèrent devant ce Mur. 3000 ans d’histoire nous contemple depuis ce mur.
Comme nous l’avons vu précédemment, Jérusalem est elle aussi riche en symboles pour notre peuple (voir la question de Jérusalem dans les 3 grandes religions).

L’aleph-beth

L’alphabet hébraïque est un des plus ancien du monde, mais d’autres formes d’écritures l’ont précédés comme les hiéroglyphes égyptiens.
D’ailleurs le premier alphabet hébreu vient de là et était fait de symboles, de formes. L’écriture et la lecture est un symbole qui unit les hommes qui les comprend. De ce fait l’alphabet hébreu est spécifique au peuple juif et est un des élément unificateur de nos jours du peuple israélien entre autre.

Activités proposées

On peut trouver d’innombrable idées de travaux manuels comportant l’utilisation de lettres hébraïques :
- confection d’un calendrier de l’année hébraïque ;
- initiation à l’écriture hébraïque avec un oulpan
- jeu des couples : on distribuera à chacun un insigne portant un nom écrit en hébreu, qui constitue l’un des éléments d’un couple. Le jeu consiste à rechercher son conjoint (par exemple, Abraham devra chercher Sarah).
- Chaque lettre est dotée d’une valeur numérique ; chaque mot acquiert ainsi la valeur numérique correspondant à la somme des lettres dont il est formé. 2 mots ayant la même valeur sont considérés comme fondamentalement reliés.
Le mot vin (yain) a la même valeur que le mot secret (sod), ce qui n’est pas sans rappeler le proverbe latin bien connu « In vino veritas », dont l’origine est hébraïque.
- (…)

Le Magen David

« Quand je vois un Magen David, je me souviens de la peur que j’éprouvais quand les Goyim m’humiliaient, moi et toute ma famille, parce que nous le portions. Ils crachaient sur tous les juifs qu’ils voyaient dans les rues, nous étions faciles à reconnaître, à cause du Magen David. Je me souviens aussi de mon grand-père à ma Bar-mitzva et avec quelle émotion il m’a accroché le Magen David autour du cou… Voir un Magen David, c’est revoir toute l’histoire de mon peuple.
Mais à partir de quand les juifs ont-ils commencé à considérer le Magen David comme un symbole qui les unit ?
Etait-ce le cas au début de notre histoire ?
Il est étonnant de découvrir qu’il n’en est ainsi que depuis quelques siècles. Les origines du Maguen David ainsi que ses connotations sont en fait étrangères au judaïsme.

L’hexagramme , ou étoile à 6 branches est une figure imaginaire. L’étoile, sous ses différentes formes est un motif de décoration très ancien qui apparaît chez divers peuples : en Inde, en Egypte, en Mésopotamie.
Cependant on remarque avec surprise qu’elle ne figure pas dans l’art et l’architecture hébraïque anciennes.

Dans de nombreux peuples, hexagramme et le pentagramme ont des connotations d’ordre magique. Ils sont associés dans le judaïsme aux légendes du sceau du roi Salomon et à la croyance en la maîtrise de Salomon sur les esprits.
La relation avec le bouclier de David fait allusion à un bouclier magique qui le protégeait de ses ennemis.

La première utilisation officielle du Maguen David comme symbole du judaïsme date de 1354, quand le roi Charles 4 donne à ses sujets juifs le droit d’arborer un drapeau sur lequel figure cette étoile.
En 1656 le Magen David est gravé sur les quartiers juifs pour les séparer des autres quartiers.
En 1799, il est utilisé comme gravure antisémite… puis à l’ordre nazi imposant aux juifs le port de l’étoile jaune.

La Magen David et l’Etat d’Israël :

Par la vision de Théodore Herzl, le Magen David, devint le symbole d’un nouvel espoir et d’un futur nouveau pour chaque juif dans le monde. Il est donc naturel de le choisir comme emblème du nouvel Etat d’Israël.
David Wolfson, président de l’Organisation Sioniste Mondiale, en 1905 s’en explique en ces termes : « je vins à Bâle en 1905 pour la préparation du Congrès Sioniste. Je devais m’occuper de beaucoup de choses… L’une d’entre elles était de décider quel drapeau pendre au murs de la salle de réunions. A ce moment l’idée me vint : nous avions déjà un drapeau – bleu et blanc comme le châle de prière dans lequel nous nous enveloppons chaque jour. C’est notre symbole ! Nous déploierons ce drapeau devant notre peuple et devant toutes les nations. Je demandai donc la confection d’un drapeau bleu et blanc, portant l’étoile de David… Telle fut l’origine de notre drapeau… Et personne n’en fut étonné, personne ne demanda pourquoi, quand et comment on décida. ».
Même si plusieurs drapeaux avaient été proposés comme un drapeau blanc frappé de 7 étoiles à 5 branches jaunes (ce que souhaitait Herzl).

Activités proposées

Les associations reliées au Magen David : demandez aux membres de votre groupe les associations éveillées en eux par le Magen David. Certains répondront par exemple, qu’il s’agit d’un signe discriminatoire, d’autres y verront un symbole de fierté nationale.
Les termes employés par les personnes qui répondent devront être notés avec précision. Le matériel sera ensuite analysé en commun, et servira de base à un débat.
De nombreux travaux manuels peuvent être effectués pour représenter le Magen David et le drapeau d’Israël.

Les symboles juifs

Les symboles d’Israël :

Les grands hommes symboliques :

Les autres symboles issus des révoltes juives…

Chaque fête juive à son symbole propre comme le loulav pour souccot ; la pomme et le miel pour Rosh Hashana…

Les symboles du mouvement :

Les symboles issus des film